Racheté en 1983 par un couple arrivant de la région
parisienne, le Château de Sarzay a entièrement été rénové.
Aujourd’hui, les visiteurs peuvent le visiter en toute
liberté.
Du haut de mes cinq tours, on peut admirer la campagne
alentour. À mes pieds, par sept siècles je suis
contemplé. Bâti par Mathieu de Barbançois vers 1360. Par
la famille Hurbain, aujourd’hui, je suis possédé.
Bienvenue au Château de Sarzay. La forteresse qui a
résisté à la Guerre de Cent-Ans, aux guerres de
Religion, à la Fronde, à la Révolution… Mais, surtout,
aux affres du passé et à la ruine.
« Tout le monde me prenait pour un fou »« Lorsque
j’ai racheté le château en 1983, j’étais salarié d’EDF,
j’arrivais de Montfermeil, en Seine-Saint-Denis. Tout le
monde me prenait pour un fou, il était dans un état
pitoyable, les étages n’avaient même plus de planchers, se
souvient Richard Hurbain, aujourd’hui âgé de 75 ans. Mais
avec Françoise, mon épouse, alors infirmière, on a pris
le problème à l’envers. Contrairement à nos collègues,
nos amis et notre famille, nous pensions que la vraie
folie, c’était de ne pas acheter ce magnifique
monument. »
Avec leurs trois garçons, les époux Hurbain demandent
leur mutation et arrivent dans le Berry. Ils
s’installent dans le corps de ferme jouxtant le château.
Une longue bâtisse où, là aussi, tout est à rénover. « Ensemble,
nous avons tout refait, confie Richard, en
regardant ses mains usées par le travail. On
a recreusé les douves, rebâti une partie des murailles
sur les anciennes fondations, dégagé 80 tonnes de
gravats du château, reposé les planchers, reconstruit le
puits, rendu le château accessible de sa porte d’entrée
à sa plus haute tour… J’étais
releveur de compteur. Je suis devenu maçon, tailleur de
pierre, charpentier, couvreur et j’en passe. » Quarante
années d’efforts titanesques, mais le résultat en vaut
la peine. Aujourd’hui, le Château de Sarzay, c’est un
gîte, des chambres d’hôtes et 4.000 visites à l’année.
À l’intérieur, les pièces ont été réaménagées avec des
meubles d’époques, des ustensiles, des armes, etc. On se
croirait revenu au temps des chevaliers. Un sentiment
amplifié par la liberté que laissent les propriétaires
aux visiteurs. Ici, pas de guide, mais une notice
explicative pour se repérer et découvrir ce site, classé
monument historique en 1912.